Qu’est-ce que l’aïkido ?

Le japon est un pays de tradition martiale incarnée en Occident par la figure du samouraï. Morihei Ueshiba (1883-1969) était l’un d’eux. 

Fils d’une petite famille de notable il fut guidé toute sa vie par trois grandes voies. Comme tous les Japonais de la fin du XIXe siècle il connut l’ouverture de son pays au monde moderne. Chez lui cette découverte l’entraina à s’engager dans l’armée, à suivre son pays dans les différents conflits jusqu’au confins de la Mandchourie. Puis il devint fermier et pionnier en Hokkaidō. Morihei fut donc un aventurier. Dans cette période troublée et agitée, le fils de samouraï, dû s’aguerrir à la pratique de nombreuse techniques martiales auprès de plusieurs écoles traditionnelles, et notamment celle du Daito ryu jijutsu. Morihei fut donc un guerrier redouté, parfois auréolé d’une légende fondée sur des anecdotes surprenantes.

Cependant, l’histoire moderne du Japon est aussi marquée d’un fait tragique qui a bouleversé l’histoire de l’humanité. Pour la première fois le recourt à l’arme nucléaire a rayé de la carte les villes de Nagasaki et Hiroshima, tuant des milliers de japonais en quelques instants. Cette violence absolue, cette puissance sans limite désormais accessible aux guerriers modernes transforma profondément Morihei Ueshiba. L’enjeu de la pratique martiale était désormais pour lui de renvoyer l’homme à ce choix face à la violence, à la nécessité de sa responsabilité face l’ensemble de la planète.

L’aïkido était né. Une technique martiale éprouvée et efficace à main nue comme avec les armes des anciens samouraïs pratiquée dans le dojo, sans distinction d’âge ou de genre, sans aucune catégorie de poids.

Beaucoup demandent pourquoi l’aïkido ne pratique pas la compétition comme le judo ou le karaté ? L’aïkido se veut un chemin qui réalise l’harmonie de celui qui le pratique avec lui-même et avec les autres. 

Le pratiquant ne peut pas utiliser un arbitre ou un jury pour réaliser cette action. Le « do » de l’aikido, c’est-à-dire le chemin de l’harmonie reste en cela traditionnel. Il propose une approche globale où chacun, au fur et à mesure de l’âge et de l’engagement dans la pratique, vient chercher ce qui lui est nécessaire pour se construire. 

Rivalité, dépassement physique, découverte de l’Autre animent les pratiquants les plus jeunes. Puis viennent la maîtrise de soi et de ses émotions, la gestion du conflit, la relation au groupe, etc.

S’il est d’une redoutable efficacité en self défense, l’aïkido est avant tout un art du choix d’user ou non de la violence et de considérer l’Autre.